Editorial du mensuel « Meyzieu » de la paroisse de janvier 1979
Vivre mieux... en 1979.
J'écris ces lignes en ce jour de Noël 1978 et vous les lirez dans les premiers jours de 1979.
Période de transition... Période de bilan.
Qu'a été pour nous « 1978 », cette année aux trois papes ?
Que sera 1979 ? An de grâce ou pas ?
Dieu donne toujours...
mais y a-t-il
- quelqu'un pour recevoir
- quelqu'un pour reconnaître ce don gratuit, cette grâce quelqu'un pour rendre grâces ?
En commençant l'année 1978, mes souhaits se résumaient en une phrase empruntée au pape Paul VI
« Equilibrer dans notre vie la contemplation et l'action ».
Il nous fallait enraciner notre action, notre soif d'agir exacerbée par le désir, parfois bien orgueilleux, de l'efficacité, dans la contemplation, dans la prière.
Y a-t-il eu assez d'efforts pour cette prière, pour ce face à face avec Dieu, pour ce ressourcement intérieur ?
Avons-nous assez visé la formation en nous de l'homme intérieur ?
Au cœur de nos engagements les plus divers, y a-t-il cet amour que nous avons puisé chez Dieu ?
Avons-nous cherché à sans cesse critiquer, purifier et qualifier notre amour par la Parole qu'Il a prononcée en son Fils Jésus ?
Sans doute, les réunions de prière se sont multipliées.
Sans doute, nombreux sont ceux qui ont le souci d'une prière, dominicale ou autre, mieux adaptée, plus nourrissante, et qui prennent du temps pour la préparer. Merci à eux tous.
Mais avons-nous restauré pour nous-même, pour notre famille, ce temps
- pour faire « respirer » notre vie,
- pour faire retrouver l'Esprit, le Souffle ?
On entend encore trop dire chez les baptisés que la prière ne « sert » à rien, que la prière n'est pas « obligatoire » et c'est vrai, si on regarde ainsi, mais est-ce un regard de foi ou une évaluation matérialiste et industrielle ?
Il y a encore trop de chrétiens qui disent : « Il n'y a pas besoin de prier », qui réduisent leur foi chrétienne à « être bien avec les gens de sa famille ».
Ils disent ainsi le contraire de ce Jésus-Christ qui soi-disant est leur maître, leur sauveur.
Lui qui nous enseigne à toujours prier... sans cesse... avec persévérance.
Bien sûr, « il ne suffit pas de prier ».., il faut agir, s'engager.
Mais agir sans prier,
- c'est courir à sa ruine,
- c'est démolir,
- c'est « être insensé » selon la parole de Jésus.
La prière ne démobilise pas...
elle fonde l'action, lui donne des racines pour la mener jusqu'au bout.
Les racines d'un arbre ne se voient pas,
ce sont elles pourtant qui assurent toute la vie : croissance... bourgeons éclatants... fruits savoureux.
Car il s'agit de VIVRE.
« Pour moi, Vivre c'est le Christ », dit saint Paul.
Et pour nous ?
- Pour stimuler notre conformation au Christ,
- Pour nous aider à être les uns pour les autres les membres vivants de ce Corps du Christ que nous formons, nous avons pris ce moyen des « Dimanches d'Emmaüs ».
Souhaitons qu'ils apportent regain de foi, ouverture, ferveur nouvelle !
Récemment notre pape Jean-Paul II rappelait que « chaque paroisse est la communauté fondamentale du Peuple de Dieu, où le Christ est présent par l'évêque et les prêtres qui agissent en son nom »... « cellules vivantes de l'Eglise ».
Mon souhait de 1979 copie cette nouvelle parole du Pasteur.
Que par la prière sous toutes ses formes,
-- par ces dimanches d'Emmaüs en particulier -- nous devenions « communauté », « cellule vivante » parce que la Vie du Christ, la vraie Vie jaillira en nous, fera « vivre » tout ce que nous faisons et rayonnera en engagements divers.
Que nous soyons fidèles à cette naissance toujours renouvelée !
Pierre BUTAUD.
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